
1950 : début de la production industrielle des objets en plastique pour tous les usages de la vie quotidienne moderne : coloré, imputrescible, réutilisable, tout semblait idéal dans cette nouvelle société de consommation en construction.
2017 : la belle histoire que l’on nous avait conté n’a pas la fin prévue…..
Le plastique, dont l’essor de la production est récent, est aujourd’hui la troisième matière produite au monde, derrière l’acier et le ciment : 8.3 milliards de tonnes de plastique ont été produits depuis 1950 soient environ le poids de 822 000 tours Eiffel ! Mais seulement 9% ont été recyclées, 12% incinérées….étude publiée ce mercredi dans la revue Science Advances.
Entre 1950 et 2005 :
la production annuelle de plastique est passée de 2 à 400 millions de tonnes … et 76% des 8.3 milliards de tonnes de plastique produits sont des matériaux difficilement biodégradables, “ce qui fait qu’elles pourraient persister des centaines voire des milliers d’années “, s’inquiète Jenna Jambeck, l’une des coauteurs de l’étude.
La proportion des matières plastique dans le contenu des décharges municipales est passée de 1 % à 10 % dans les pays développés.
A ce rythme, en 2050, près de 12 milliards de tonnes de déchets plastiques non-recyclés devraient se retrouver dans la nature ou dans les ordures.
Les océans sont particulièrement touchés par le phénomène : huit millions de tonnes d’objets en plastique y sont déversés chaque année…
Cette pollution marine est la plus inquiétante. Au total, plus de 660 espèces de poissons, crustacés et mammifères pourraient être menacées par l’ingestion de débris plastique, ainsi que la moitié des oiseaux marins. En mars 2012, 17 kilos de déchets ont ainsi été retrouvés dans l’estomac d’un cachalot échoué sur les plages d’Andalousie.
La pollution frappe jusqu’aux endroits les plus isolés de la planète, comme l’île d’Henderson, dans le Pacifique Sud,
aux plus hauts sommets de la planète : en avril, une mission de nettoyage a récupéré sur l’Everest plus de cinq tonnes de déchets, en majeure partie plastiques.
Une situation préoccupante pour Roland Geyer, un des auteurs des travaux de l’étude Science Advances, car « la moitié de tous les plastiques deviennent des déchets après seulement quatre années ou moins d’utilisation ». L’un des problèmes tient à la place de l’emballage : ce marché capte près de la moitié de certains types de plastiques, or leur usage y est majoritairement de moins d’un an !
« Il y a des usages pour lesquels les plastiques sont indispensables surtout pour fabriquer des produits conçus pour durer longtemps (…) Mais je pense que nous devons réfléchir soigneusement à notre utilisation étendue des plastiques et nous interroger sur le fait de savoir quand le recours à ces matériaux est nécessaire ou pas » abonde la chercheuse Kara Lavender Law.
Les auteurs de cette étude relèvent que le fait de recycler est utile si cela permet de réduire la production de nouveaux plastiques. Ils mettent en garde contre l’incinération de ces débris qui peut avoir des effets néfastes pour l’environnement et la santé publique. Presque aucun des plastiques les plus courants sont biodégradables, ce qui fait que les déchets ne peuvent que s’accumuler.
Il est donc nécessaire de mener une réflexion plus critique sur les matériaux que nous utilisons, nos modes de consommation et donc la manière dont nous gérons nos déchets. La France a d’ailleurs fait un pas en avant en interdisant en 2016 les sacs en plastiques aux caisses des supermarchés, une source de déchets qui représentait plus de 80 000 tonnes par an en France.
Au-delà des actions législatives, en tant que citoyen nous pouvons agir TOUT DE SUITE en ayant conscience que ce sont NOS gestes de consommation qui sont responsables de cette production de plastique. Des solutions concrètes, faciles à mettre en place, reproductibles et avec des résultats rapidement visibles se mettent en place dans de nombreuses villes de France depuis 2014 ! Et VIE le démontre depuis 18 mois avec l’opération “Objectif Zéro Déchet”sur le pays Vençois : 110 familles ont décidé d’agir et de changer leurs modes de consommation pour ne plus subir le suremballage et montrer qu’il est possible de consommer local, durable, responsable : plus de 50% des familles impliquées dans la démarche ont réduit d’environ 30% leur production d’emballage et donc de déchets ! (ces résultats appliqués à notre communauté de commune Nice Côte d’Azur* auraient permis d’éviter 46 000 tonnes de déchets en seulement 6 mois….).
Depuis septembre 2017 ce sont les habitants de Villeneuve-Loubet et de Biot avec VIE, de Bar sur Loup avec l’association Des Graines et du Sens et Mouans Sartoux qui montrent leur engagement citoyen à réduire leurs emballages plastiques à la source pour ne plus étouffer notre environnement et notre santé sous des tonnes de plastique.

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